MC Solaar : "Pour mon premier rap, je me suis mis à lire un poème de Rimbaud"

Caroline, Solaar pleure... MC Solaar a réuni plusieurs générations ce samedi sur la scène Zanzibar du Cabaret Vert. Le rappeur de 56 ans était programmé pour la toute première fois cette année sur le festival de Charleville et on a eu la chance de le rencontrer quelques minutes avant son show :

RVM : C'est votre toute première fois sur le Cabaret Vert mais vous avez déjà joué à Charleville :

MC Solaar : Je me souviens d'être venu il n'y a pas si longtemps joué à Charleville et c'était un super concert. J'avais recroisé un ami d'enfance. Pour le Cabaret Vert, j'en entends parler depuis plusieurs années par les différents groupes que j'ai pu croiser. Ils disent que la programmation est super et ça a été validé par Orelsan qui souhaite revenir dans cet endroit.

RVM : C'est différent de jouer sur un festival par rapport à un concert ?

MC Solaar : Il y a quelque chose de bien dans le festival, c'est qu'il y a beaucoup de gens qui, peut-être, ne connaissent pas et donc on a une attitude différente. Il y a un challenge, c'est de se faire accepter. La deuxième chose que j'aime dans les festivals, c'est de pouvoir croiser des groupes, de les rencontrer. Ça fait toujours plaisir de les voir sur scène, et ensuite d'aller au niveau des stands de nourriture. Ce n'est pas pour manger automatiquement mais pour voir l'ambiance, voir les gens se déplacer d'un concert à un autre. Quelques fois je peux le faire.

Le Cabaret Vert est réputé pour sa bonne nourriture locale, comme la croûte Ardennaise et la cacasse à cul nu :

La cacasse à cul nu ? Je ne connais pas mais je vais le mettre dans un morceau de rap (rires...) Non, je ne connais pas du tout la croûte ardennaise.

Charleville est la ville natale du poète Arthur Rimbaud. Vous a-t-il déjà inspiré sur l'écriture de vos chansons ?

Arthur Rimbaud, j'ai cité le Dormeur du val. J'ai cité Péguy aussi dans un morceau qui s'appelle "Les temps changent". "L'endormeuse allumeuse", c'est une citation dans un poème qui disait "Adieu Meuse Endormeuse" et comme j'étais entre l'école et le rap, il y avait des choses qui rebondissaient... (Silence) Mais je crois même que mon premier rap... Alors là, c'est vraiment une anecdote. On était au 8ème étage dans une cité en banlieue sud de Paris. On avait un micro et des versions instrumentales. Je me suis mis à lire un poème de Rimbaud. C'est-à-dire que je n'avais pas de rap et j'ai pris un livre scolaire. Je vais essayer de retrouver cette cassette où je rappe de l'Arthur Rimbaud.

Que pensez-vous de l'évolution du rap et de la nouvelle génération de rappeurs ?

Orelsan, j'apprécie depuis ses clips en Normandie. C'est un vrai artiste et puis hier (vendredi), au festival, il y avait SDM et Booba. Ce sont des gens que j'aime bien. SDM, c'est une vraie révélation. Il arrive à se renouveler et à avoir son identité. En réalité, j'adore le rap. À chaque fois que j'en écoute, je trouve des choses positives à l'intérieur et de temps en temps, je me fais une petite cure.